Qui suis-je ?
Je suis le Dr Jeremy Pasco, médecin de Santé Publique, ancien assistant hospitalo-universitaire et fondateur de Thèse-Médecine.fr. J’ai débuté ma carrière au CHU de Tours sur des projets d’informatique médicale et biostatistiques. Durant mon activité universitaire, j’ai accompagné de nombreux internes dans leurs projets de thèse ou mémoire via la commission d’aide méthodo-statistique de mon établissement. J’ai finalement quitté mon CHU pour de nouvelles aventures en 2017.
L’origine de Thèse-Médecine.fr
Après mon départ, j’ai reçu de nombreuses demandes d’internes pour bénéficier d’une aide statistique ou méthodologique sur leurs projets. Déjà engagé sur d’autres projets j’ai renvoyé ces internes vers leurs départements universitaires. A ma grande surprise 2 ans plus tard, je recevais toujours autant de demandes d’accompagnement ! Force était de constater que les facultés de médecine ne pouvaient pas répondre à toutes les demandes. A y réfléchir : le numerus clausus affleure les 9000 internes par an avec une thèse + un mémoire de DES voire un mémoire de DU. Ce sont donc au moins 18 000 manuscrits qui sont produits chaque année par les internes. Et vous le savez : en parallèle de l’évolution du numerus clausus, le nombre d’enseignants n’a presque pas bougé.
J’ai donc fondé le site Thèse-Médecine.fr en 2019 afin de proposer un accompagnement sur mesure aux internes dans la nécessité. Accompagné de quelques collègues médecins et statisticiens rodés à cet exercice, nous avons proposé divers services à un tarif voulu accessible à tous et nous engagions à transmettre des résultats d’analyse sous 48h après prise de contact !
1000 projets plus tard
Deux ans après notre ouverture, nous avions traité plus de 1000 projets à la sueur de nos fronts. A nos débuts, l’exercice était un véritable plaisir. Nous apprenions beaucoup sur la façon de répondre à grande échelle à ce type de demandes dans un laps de temps très restreint. Et puis les choses se sont dégradées. Nous avons fait face à des vagues demandes allant jusqu’à 50 sollicitations par jour (malgré une communication quasi inexistante). Notre organisation interne bien rodée ne nous a pas empêchéede devoir refuser certaines demandes dans les périodes les plus chargées. Petit à petit, ce challenge est devenu un véritable sacerdoce et mettait notre équipe sous forte pression. D’une activité complémentaire occasionnelle répartie sur quelques têtes, il s’agissait désormais d’un travail à plein temps pour beaucoup d’entre nous. Et ce, rappelons-le, à un tarif qui ne nous assurait pas un SMIC horaire. Pour se sortir de là nous avions alors évoqué plusieurs solutions :
- Embaucher à plein temps du personnel : cela impliquait d’augmenter drastiquement nos tarifs, allant à l’encontre de notre idée d’offrir ces services aux plus nécessiteux
- Constituer des listes d’attente : nous souhaitions au contraire répondre aux demandes les plus urgentes sous 48h. Une liste d’attente signifiait une prise en charge plus lente pour tous
- Filtrer les demandes : mais sur quels critères ?
L’abus de quelques uns…
C’est finalement une demande bien particulière qui nous a décidé à fermer nos services : début 2020 nous avons produit plusieurs accompagnements sur des sujets très innovants auprès d’internes d’un même CHU. En fin d’année nous étions curieux de savoir combien de ces travaux avaient pu aboutir à une publication. Pour cela nous avons commencé à chercher sur Pubmed quelques termes et noms d’auteurs qui autraient permis de retrouver ces papiers.
Je précise que nous n’exigions jamais d’être cités dans les co-auteurs car nous savions ce point sensible et difficile à faire porter par un interne auprès de son directeur qui soumet le papier. Impossible donc de retrouver nos participations via le nom des membres de l’équipe.
Nous avons alors découvert qu’une équipe de recherche se faisant passer pour internes auprès de nous avait publié plusieurs travaux issus de nos accompagnements. Comprenez bien que nous n’avons rien contre le fait qu’une équipe de recherche sous-traite une partie des analyses, interprétations, rédactions ou autre élément à un service externe. Ce qui nous scandalise est l’abus d’un service peu coûteux, déjà saturé et dédié aux internes par une équipe de recherche qui bénéficie de personnel et de crédits dédiés pour la réalisation de ses propres projets. Alors qu’en parallèle, ce même établissement n’est pas en mesure de prodiguer un accompagnement à ses propres internes !
Il est devenu évident pour nous que notre approche montrait ses limites. Nous ne pourrions pas répondre à toutes les sollicitaions de cette façon et n’avions ni l’envie ni le temps de vérifier le statut avéré d’interne de tous nos clients.
Nos projets pour l’avenir
C’est donc début 2022 que notre équipe épuisée a rendu son tablier. Nous savons que l’inadéquation entre l’offre et la demande d’accompagnement n’a jamais été aussi forte et que les internes sont les premiers à pâtir de cette fermeture. Mais il fallait se rendre à l’évidence : notre approche initiale n’est pas viable au long terme.
Pour autant, nous n’avons pas renoncé et restons mobilisés sur cette thématique. Nous espérons reprendre du service courant 2023 avec une approche innovante. En parallèle, nous avons débuté le développement d’applications visant à simplifier la vie des thésards.
Un lieu pour trouver réponse à toutes vos questions
Fin 2022 nous avons également ouvert un forum d’entraide où chacun est libre de venir poser des questions d’ordre organisationnel, réglementaire, méthodologique, statistique ou autre. Il n’existe à notre connaissance aucun endroit permettant aux thésards en médecine d’échanger avec des médecins, statisticiens et juristes qui parcourent régulièrement un forum comme celui-ci afin d’apporter des réponses à vos questions. Par ailleurs, chacun est libre d’apporter son propre point de vue –> n’hésitez pas à répondre vous aussi à une question si vous en connaissez la réponse !
Bon courage à tous les thésards !