Lorsqu’on arrive à l’étape cruciale de l’analyse des données pour sa thèse, la question se pose : dois-je faire mes statistiques moi-même ou dois-je me tourner vers un professionnel ? Pour les internes en médecine, cette décision peut être complexe, surtout lorsqu’on combine l’impératif de produire un travail de qualité avec un emploi du temps déjà surchargé.
Faire ses statistiques soi-même : une obligation ou un choix ?
Non, vous n’êtes pas obligé de réaliser vos statistiques vous-même pour votre thèse. Il est tout à fait acceptable de faire appel à un statisticien, que ce soit un professionnel indépendant ou un membre de votre établissement. Cependant, il est essentiel de rester transparent quant à la répartition des tâches. Dans le manuscrit final de votre thèse, il faudra clairement énoncer les parties de l’analyse qui ont été effectuées par vous-même et celles déléguées à un expert. Cette précision est cruciale pour maintenir l’intégrité académique de votre travail et permettre aux lecteurs d’évaluer correctement votre contribution et celle du statisticien. Cela ne diminue en rien la valeur de votre recherche, mais renforce la transparence et la crédibilité de l’ensemble de votre démarche scientifique.
Faire ses statistiques soi-même : avantages et inconvénients
Il est tout à fait possible pour un interne en médecine de réaliser ses propres analyses statistiques. Les bases enseignées au cours des études permettent de comprendre les concepts de base et de manipuler certains outils logiciels. Faire ses statistiques soi-même présente plusieurs avantages :
- Contrôle complet : Vous avez une maîtrise totale sur la manière dont vos données sont traitées et analysées.
- Enrichissement personnel : Cela représente une opportunité d’apprentissage précieuse, surtout si vous envisagez de développer des compétences en recherche clinique ou en épidémiologie au cours de votre carrière.
Cependant, cette approche est souvent chronophage. L’analyse des données ne se limite pas à la simple utilisation d’un logiciel : il faut comprendre les modèles, vérifier la validité des tests et parfois faire face à des problématiques complexes telles que les données manquantes ou les biais d’échantillonnage. Tout cela demande du temps, une denrée plutôt rare pendant l’internat.
Faire ses statistiques soi-même : quel outil utiliser ?
Pour celles et ceux qui ont des notions de statistiques mais peu de temps à consacrer à leur apprentissage, il est préférable d’utiliser des outils intuitifs et gratuits comme Jamovi. Cet outil offre une interface conviviale et permet de réaliser des analyses statistiques courantes de manière rapide et efficace, sans nécessiter une formation poussée. À l’inverse, des logiciels plus avancés comme R ou SAS, bien qu’extrêmement puissants, demandent un investissement important en termes d’apprentissage et de pratique. Leur utilisation peut être complexe et source de frustration pour ceux qui ne disposent pas de suffisamment de temps pour se familiariser avec leurs langages de programmation ou leurs interfaces techniques. Ainsi, privilégier des solutions simples comme Jamovi peut aider à rester productif tout en obtenant des résultats fiables.
Faire appel à un statisticien : pourquoi et comment ?
Les statisticiens sont des experts qui consacrent leur carrière à l’analyse et à l’interprétation des données. Faire appel à eux peut offrir plusieurs avantages :
- Gain de temps : Vous pouvez vous concentrer sur d’autres aspects de votre thèse ou de votre vie professionnelle, tout en ayant la certitude que l’analyse est réalisée de manière rigoureuse.
- Expertise avancée : Les statisticiens maîtrisent des modèles avancés et des méthodes complexes, ce qui garantit la robustesse de l’analyse et peut enrichir la qualité de votre thèse.
Toutefois, cette solution a des contreparties. Si vous faites appel à un statisticien indépendant, il faudra prévoir un budget pour sa prestation. Par ailleurs, si votre établissement dispose de statisticiens, sachez que leur temps est précieux et souvent alloué aux projets qui peuvent justifier leur investissement par des publications scientifiques. Ainsi, pour qu’un statisticien consacre du temps à votre thèse, il est important de bien cadrer votre sujet et de s’assurer que votre projet ait un potentiel de publication. Cela représente pour eux une preuve tangible de leur travail, essentielle à leur avancement de carrière.
L’importance de consulter un statisticien dès la planification de l’étude
Il est essentiel de contacter un statisticien dès le début de l’étude et non seulement une fois le recueil de données terminé. En effet, le statisticien joue un rôle clé dans la planification méthodologique, qui détermine la validité des analyses futures. Par exemple, la définition des variables, la taille de l’échantillon, et le choix des méthodes de recueil des données doivent être établis avec soin pour minimiser les biais et maximiser la pertinence des résultats. Sans une consultation préalable, des erreurs méthodologiques peuvent survenir, telles que des données insuffisantes ou mal formatées, rendant l’analyse difficile voire impossible. Travailler avec un statisticien dès le début permet donc d’éviter des problèmes coûteux en temps et en ressources, tout en garantissant la qualité et la robustesse des conclusions de l’étude.
Conclusion : choisir en fonction de vos objectifs et de vos ressources
Faire vos propres statistiques peut être une aventure intellectuelle enrichissante et un atout si vous envisagez de poursuivre une carrière en recherche clinique. Cependant, pour ceux qui préfèrent gagner du temps et garantir une analyse de qualité, solliciter l’aide d’un statisticien est souvent la meilleure solution. Prenez en compte vos compétences, votre disponibilité et vos objectifs de carrière pour faire le choix qui vous convient le mieux.
Dans tous les cas, l’important est d’aboutir à une analyse rigoureuse et fiable, qui valorise vos travaux de recherche et respecte les standards scientifiques.